Une commission conjointe pour régler les questions fiscales et douanières a été mise en place par l’OBR et la CFCIB. Elle permettra la sensibilisation des contribuables au civisme fiscal. Néanmoins, une année après, les concernés ne sont pas au courant.
« Je ne suis pas au courant de cette commission. Normalement, quand une question se pose dans notre chambre sectorielle, on faisait recours à l’OBR, » témoigne un des contribuables de la chambre sectorielle des transporteurs.
Pour lui, la CFCIB n’a pas informé les contribuables de cette innovation: «Chacun fait son business, même nos représentants ne prennent pas du temps suffisant pour nous communiquer des changements opérés par la chambre fédérale. »
La même source accuse également l’OBR de ne pas communiquer les décisions prises: « C’est au moment de nous acquitter des taxes et impôts que nous apprenons qu’il y a des changements. Nous ne sommes pas avisés à temps.»
Même son de cloche chez A. M, un directeur d’une agence de tourisme. Il ignore catégoriquement l’existence de cette commission conjointe.
Pour Christian Nkengurutse, Secrétaire général de la Chambre Fédérale du Commerce et de l’Industrie du Burundi (CFCIB), l’accord de partenariat entre l’OBR et la CFCIB est venu au moment opportun pour résoudre certaines questions fiscales et douanières des contribuables. Il indique que la commission a permis de catégoriser les actions urgentes à court et à moyen terme selon les questions qui préoccupent les contribuables.
Depuis la signature de ce mémorandum d’entente le 21 novembre 2013, certaines actions ont été discutées et il y a eu une entente sur : « l’allégement des procédures de remboursement TVA, épuisage des crédits Taxes de Transactions émises avant la TVA, procédures de remboursement du solde créditeur sur le compte courant fiscal sans oublier la proposition faite sur un texte qui servira de charte des contribuables, » énumère M. Nkengurutse.
Le secrétaire général de la CFCIB fait savoir qu’avant de proposer quoi que ce soit à l’OBR, les membres du forum fiscal font la collecte des doléances auprès de toutes les chambres sectorielles. «S’il ya un problème, le forum invite le secteur concerné à exposer le problème lui-même. Sinon, le forum essaie de proposer des solutions à prendre par les partenaires et le gouvernement en particulier », explique-t-il.
Sur 11 chambres sectorielles et deux transversales que font la CFCIB, cinq membres seulement font partie de ce forum comme stipulé dans les textes qui régissent l’accord.
« Les activités sont à court et à moyen terme »
Pour cette année, M. Nkengurutse fait savoir que le forum a proposé une liste d’activités à exécuter selon leurs urgences. Les actions à mener à moyen terme sont entre autre la valorisation du rôle des impôts, révision des lois des impôts, promotion du civisme fiscal, publications de tous les lois et textes ainsi que leur interprétation, traduction de certaines lois en Kirundi, renforcement de la confiance des contribuables, élaboration d’un guide et dépliant, soutenance de la démarche déclarative, assurance du recouvrement avec connivence, la réduction du système des acomptes surtout envers des entreprises qui ont des créances envers l’Etat, révisions sur les marchés des exonérations, etc.
A la fin de chaque trimestre, est-il indiqué dans les lignes de ce partenariat, la commission permanente établit un rapport d’activités qui retrace les recommandations prises et l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations faites.
Néanmoins, ce forum n’a pas encore honoré cette activité. « La période qu’a duré la transition des autorités de l’OBR a été un frein pour ce forum ». C’est ce 28 Octobre que la CFCIB va dresser son tout premier rapport aux parties prenantes.
Avis partagé par Ange Dany Gakunzi, porte parole de l’OBR, la non-disponibilité des membres du forum fiscal a été un réel obstacle pour le bon déroulement de ses activités.
M. Nkengurutse fait remarquer que le grand défi qu’a rencontré ce forum c’est la structure de la loi. « L’OBR représente le gouvernement dans la collecte des taxes. Etant donné que la réforme des lois est une longue procédure, il s’avère nécessaire que le ministère des finances intervient dans cette plateforme pour faire avancer le processus et interpréter certaines d’entre elles», suggère Mr Nkengurutse.
Et de constater : « les contribuables ont une mauvaise perception envers l’OBR, cet office est considéré comme un policier qui traque les contribuables par force. »
Pour lui, avec ce travail en synergie de toutes ces institutions, les contribuables seront sensibilisés et pourront s’acquitter volontairement de l’impôt comme un noble devoir mais non pas comme une corvée.